Au fil des ans, le rôle de l’apprentissage a fait l’objet d’une intense discussion en France. En 2018, une refonte du système d’apprentissage a été mise en œuvre, conduisant à une augmentation significative du nombre d’apprentis dans le pays. Dans ce contexte, nous nous penchons sur une lettre adressée au Président de la République par le collectif pour l’apprentissage représenté par le CMA France, Les Entreprises Éducatives pour l’Emploi, l’Association WALT, U2P, la FNADIR, la FNEP, ANASUP et les Acteurs de la Compétences, mettant en lumière les implications potentiellement dommageables des économies budgétaires envisagées sur le système d’apprentissage français.
Yves Hinnekint, Président de Walt
Il est certes important d’optimiser les coûts mais il est également important d’investir sur la jeunesse. Diminuer les niveaux de prise en charge oui, mais pas maintenant et certainement pas avec cette méthode.
Depuis la refonte du système en 2018, le nombre d’apprentis a triplé en France, avec plus de 837 000 jeunes ayant opté pour cette voie en 2022. L’importance de cette réforme réside dans sa capacité à changer le cours de l’histoire de l’apprentissage en France, comme en témoigne la baisse historique du chômage chez les jeunes et le taux d’emploi le plus élevé depuis 1975. Cette réussite met en évidence l’importance de maintenir et de ne pas perturber cette réforme.
Néanmoins, il est irréaliste de former près de 900 000 nouveaux apprentis chaque année avec le même budget qu’avant la réforme, où seuls 300 000 jeunes étaient formés par an. Alors que le gouvernement cherche à réduire cet investissement, le collectif soutient que les économies budgétaires proposées ne servent pas l’intérêt général de la France.
La lettre met en avant trois arguments principaux contre les coupes budgétaires proposées. D’abord, une diminution de plus d’un demi-milliard d’euros dans l’effort collectif en matière d’éducation est en décalage avec l’importance de réinvestir dans les compétences des jeunes et des actifs. Ensuite, les économies envisagées semblent être une illusion comptable plutôt qu’une réalité économique. Ces économies peuvent entraîner une perte de valeur ajoutée, une perte de cotisations sociales et, finalement, une perte de recettes publiques. Enfin, il critique les erreurs de raisonnement qui ont conduit à définir les nouveaux niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage.
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