Réforme des lycées et les 54 heures dédiées à l’orientation, quelles opportunités pour les CFA ?
Le replay est ouvert, vous trouverez le résumé de ce webinaire ci-dessous, et un cadeau en fin d’article. Bonne lecture !
Au programme de cet article
Réforme des Lycées
Comment les lycées abordent
les 54 heures dédiées à l’orientation, quels sont leurs besoins et leurs attentes en termes d’information ?
Stratégie de CFA
Anaïs, Responsable Recrutement chez AFTRAL, partage ses stratégies pour informer et engager les jeunes dès le collège.
Le point de vue du jeune
Kenny, skipper du bateau Captain Alternance, promeut l’alternance et les métiers auprès d’un large public autour des valeurs de la voile sportive : transmission, engagement et dépassement de soi.
Renforcer l’orientation avec des initiatives innovantes
Pour l’attribution des heures d’orientation, un des changements majeurs réside dans l’attribution de 54 heures dédiées à l’orientation au sein des programmes de formation des lycées. Cette initiative vise à découvrir des métiers en offrant aux étudiants une vision élargie des opportunités professionnelles et intégrer des acteurs locaux qui permettent la rencontre entre jeunes et professionnels pour une orientation plus concrète et adaptée.
La réforme des lycées pro’ ouvre la porte aux centres de formation d’apprentis (CFA) et aux établissements d’enseignement pour participer activement à l’orientation des jeunes. En offrant leur expertise et connaissance du marché, ils contribuent à une étude de marché territoriale en identifiant les métiers en demande selon le secteur et la géographie et un accompagnement spécialisé en fournissant une orientation ciblée et pertinente basée sur les compétences recherchées dans la région ou le bassin d’emploi.
Depuis janvier 2019, les régions, dans le cadre de la loi pour « la liberté de choisir son avenir professionnel », peuvent aussi participer à l’accompagnement à l’orientation, en organisant l’information sur les métiers et les formations. Elles sont amenées à intervenir dans les établissements scolaires en concertation avec les équipes pédagogiques.
Heures dédiées à l’orientation
Au collège : 58 heures annuelles
Au lycée général et technologique : 54 heures annuelles
Création d’un diplôme “Bac +1”
Offrir une alternative aux BTS et autres formations courtes, répondant aux besoins spécifiques des territoires et favorisant la poursuite d’études.
Enfin, l’initiative d’un bureau des entreprises au sein des lycées professionnels marque un pas de plus vers une meilleure intégration du monde éducatif et du monde professionnel. Cette structure vise à renforcer les liens entre l’éducation et l’entreprise, à suivre la qualité des stages et de l’apprentissage et développer des partenariats stratégiques pour l’orientation et l’insertion professionnelle.
Faciliter l’orientation et la découverte des métiers dans les lycées
L’introduction d’un bureau des entreprises marque une avancée significative.
Ces personnels dédiés jouent un rôle pivot, en accompagnant les jeunes dans leur recherche de stages et d’alternance, et en servant d’interlocuteur principal pour les professionnels désirant collaborer avec l’établissement.
Cette initiative vise à renforcer la connexion entre le monde éducatif et le professionnel, en s’assurant que les étudiants reçoivent un suivi personnalisé et efficace dans leur parcours d’orientation. Il est crucial d’exploiter les ressources mises à disposition dans le kit d’orientation, notamment les contacts des agences d’orientation.
L’objectif n’est pas seulement de présenter des formations, mais de mettre l’accent sur la découverte des métiers pour éveiller l’intérêt des jeunes.
Expériences Personnelles et Actions Innovantes
Une approche, axée sur la découverte des métiers plutôt que sur la présentation des formations, peut servir de modèle pour développer des initiatives visant à familiariser les jeunes avec le monde professionnel.
L’ambition est :
- de renforcer la coopération entre les établissements éducatifs et les acteurs locaux, y compris les CFA,
- d’accompagner les équipes éducatives dans leur mission de sensibilisation aux réalités des métiers et du milieu professionnel
- et enfin de favoriser la découverte des métiers pour les jeunes, en les illustrant de façon plus concrète.
Pour beaucoup de jeunes, les métiers comme ceux dans le marketing, la comptabilité, ou le commerce restent des concepts abstraits. En abordant l’orientation à travers la découverte des métiers, nous pouvons non seulement éclairer, mais aussi inspirer les jeunes à envisager des carrières qui leur étaient jusqu’alors inconnues.
C’est dans cet esprit qu’il faut penser la présentation active des métiers, exploitant l’expertise des CFA pour enrichir l’offre éducative des lycées, que ce soit par le biais des heures de l’orientation ou du diplôme “Bac +1” ou encore d’autres initiatives de découverte professionnelle.
Explorer de nouvelles pistes pour susciter l’intérêt des jeunes
Dans un contexte où attirer l’intérêt des jeunes devient un challenge de plus en plus complexe, innover dans nos approches pour les engager est essentiel.
La diversité des parcours d’études et des régions influence directement nos méthodes pour entrer en contact avec eux. Les salons d’orientation et les sites d’offres d’emploi demeurent utiles pour se connecter avec des candidats potentiels. Toutefois, il est temps de découvrir de nouvelles façons de captiver les jeunes talents directement dans leur milieu éducatif, au collège ou au lycée.
Anaïs, responsable chez AFTRAL, partage ses expériences et techniques pour éveiller l’intérêt et encourager la participation active de ce public jeune.
Anaïs, pourriez-vous nous introduire brièvement votre parcours et vos stratégies dans le recrutement des jeunes talents ?
Anais : Je suis responsable de recrutement pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, spécialisée dans le secteur du transport, de la logistique, du BTP, ainsi que le secteur sanitaire (ambulanciers). Le secteur, en pleine mutation due à la transition énergétique, voit émerger de nouveaux métiers, notamment liés au digital. Des efforts sont faits pour aligner les formations sur ces nouvelles orientations, avec une attention particulière portée au digital et au learning dans divers niveaux de formation.
Face aux défis de sourcing, nous nous efforçons de renforcer les contacts avec collèges et lycées pour présenter les métiers du secteur, souvent méconnus des jeunes.
L’objectif est double :
- démystifier les professions dans le transport et la logistique au-delà des postes de préparateurs,
- et promouvoir l’alternance comme voie d’apprentissage enrichissante.
Cette démarche vise à ouvrir les horizons des jeunes vers des carrières évolutives dans ces domaines, tout en mettant en lumière les avantages de l’apprentissage, tels que la découverte du monde du travail et la rémunération.
Concernant la structure de communication avec les établissements éducatifs, il est important d’être présent sur le terrain, en visitant régulièrement les lycées professionnels et les collèges.
La stratégie est d’engager des candidats dès 15 ans, en exploitant les opportunités de présenter directement les métiers et les parcours d’alternance au sein des établissements. Cette approche de proximité vise à sensibiliser les jeunes plus tôt dans leur parcours éducatif, tout en renforçant la visibilité de ces secteurs au sein du système éducatif public.
Pouvez-vous nous parler des défis et des stratégies d’entrée dans les établissements éducatifs ?
Anaïs : les défis rencontrés pour pénétrer dans les lycées généraux, qui sont souvent plus réticents que les lycées technologiques ou professionnels.
Malgré ces obstacles, l’objectif demeure d’atteindre un large spectre d’établissements. Une méthode clé pour y parvenir est de collaborer avec les Centres d’Information et d’Orientation (CIO), en s’appuyant sur les conseillers d’orientation comme vecteurs de communication pour informer les jeunes sur les opportunités dans les secteurs ciblés.
La collaboration avec les CIO est cruciale, bien que l’accès ne soit pas toujours direct ou facile. La démarche consiste à fournir aux conseillers toutes les informations nécessaires sur les métiers pour qu’ils puissent efficacement orienter les jeunes. Les arguments tels que le nombre d’opportunités d’emploi disponibles dans la région et les secteurs en tension peuvent être persuasifs, mais la difficulté réside souvent dans l’établissement initial du contact.
Face à la réticence de certaines institutions à accueillir des intervenants externes, l’importance est de mettre en place une approche proactive et persistante. Les rencontres physiques, lors de salons ou directement dans les établissements, sont privilégiées pour établir un contact humain et durable. Une fois le lien établi, la collaboration avec les CIO devient un atout précieux pour introduire les jeunes aux métiers et aux parcours de formation.
Qu’en est-il de votre réseau et de vos approches innovantes ?
Anaïs : Je ne suis pas seule dans cette mission. Je fais partie d’un réseau de conseillers en recrutement répartis sur tout le territoire français, travaillant ensemble pour couvrir toutes les régions et promouvoir les métiers auprès des jeunes.
Interrogée sur l’utilisation de technologies innovantes, comme la réalité virtuelle, pour une immersion dans les métiers, je confirme l’intérêt de ces méthodes pour rendre la découverte des métiers plus engageante et interactive.
Je partage des méthodes innovantes utilisées pour introduire les jeunes aux divers métiers, en particulier dans les secteurs de la logistique et de l’exploitation. L’approche privilégiée est l’expérience pratique, notamment à travers l’utilisation de simulateurs de conduite et de réalité virtuelle, permettant une immersion dans des environnements professionnels spécifiques tels que la conduite de poids lourds ou la gestion de situations d’urgence. Pour rendre l’apprentissage encore plus engageant, des outils tels que des jeux de bureau (Desktop Game) et des jeux de cartes sont employés. Ces méthodes ludiques, par opposition aux présentations PowerPoint traditionnelles, favorisent une interaction active et une meilleure réception de la part des jeunes. Ces outils permettent de découvrir les métiers et les formations de manière amusante et éducative, suscitant un intérêt réel et une participation enthousiaste.
Ces approches novatrices ne servent pas uniquement à présenter les métiers de façon plus attrayante; elles aident également à identifier et à attirer les bons profils.
En offrant une expérience concrète des métiers, telles que la simulation de conduite, les jeunes peuvent mieux comprendre les réalités et les exigences des professions présentées. Cela aide à capter l’intérêt de ceux qui n’auraient peut-être pas été attirés par des méthodes de recrutement plus conventionnelles, telles que les salons ou les réunions d’information.
Je souligne l’efficacité de ces méthodes pour atteindre un public qui ne serait pas naturellement attiré par les domaines de la logistique ou de l’exploitation lors des événements de recrutement traditionnels. Ces expériences immersives et interactives permettent de briser les préjugés et d’ouvrir les yeux des jeunes sur des carrières potentiellement passionnantes dans des secteurs qu’ils n’avaient pas envisagés auparavant. L’utilisation d’outils interactifs et immersifs a permis de susciter un vif intérêt chez les jeunes, leur ouvrant les yeux sur la diversité et la richesse des carrières possibles au-delà des postes de base dans les secteurs de la logistique et de l’exploitation. Ces méthodes révèlent l’importance stratégique et la complexité sous-jacente de ces métiers, rendant l’orientation professionnelle plus attractive et pertinente.
L’Inspiration de la passion dans l’orientation professionnelle : l’exemple de Keni Piperol, jeune skipper de Captain Alternance
Comment les intérêts personnels peuvent guider les décisions d’orientation scolaire et professionnelle ?
Pour répondre à cette question, Keni, skipper du class40 Captain Alternance, nous partage son parcours unique. Sa passion pour la voile et la course au large a été déterminante dans sa carrière.
Keni, parle nous un peu de toi…
Keni : J’ai débuté la voile à l’âge de dix ans. J’ai suivi un cursus scolaire général avec l’intention initiale de poursuivre des études longues en biologie. Ma passion grandissante pour la voile m’a amené à reconsidérer mes choix de carrière. Ce n’était pas seulement un passe-temps, mais une véritable vocation. Je me suis investi dans la lecture de magazines spécialisés et j’ai saisi toutes les opportunités pour naviguer en participant à des régates locales en Guadeloupe.
Cette passion dévorante m’a poussé à un moment de réflexion après mon baccalauréat, m’amenant à me questionner sur la pertinence de poursuivre des études longues par rapport à ma passion pour la course au large.
Il est important d’écouter ses passions et ses intérêts dans le choix de son orientation professionnelle. Le moment où j’ai réalisé que ma passion pour la voile pouvait devenir mon métier a été un tournant décisif.
Suivre sa passion
Keni : Je conseille toujours aux jeunes de suivre ce qu’ils aiment. Il faut être attentif aux signes de la vie et saisir les opportunités qui se présentent. J’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont soutenu dans ma décision de poursuivre ma passion pour la voile plutôt que de rester dans un parcours académique traditionnel. Ils m’ont poussé à définir mon projet de manière concrète et à le mûrir.
Il est important de ne pas se mettre de pression et de chercher un chemin qui nous permet de nous épanouir. Pour moi, c’était la voile, et j’ai trouvé un parcours qui combinait pratique et théorie, ce qui m’a préparé au monde de la course au large tout en me donnant les compétences techniques nécessaires pour l’entretien des bateaux. C’est essentiel de savoir que de telles opportunités existent, permettant de concilier passion et formation professionnelle.
J’ai saisi ma chance grâce aux réseaux sociaux, et je ne peux qu’encourager les autres à explorer et à être curieux. Trouver sa voie peut nécessiter de prendre des chemins détournés, mais c’est le voyage qui compte et qui, au final, nous mène là où on est supposé être.
L’importance du rôle des parents dans l’orientation
L’implication de mes parents dans mon parcours a été cruciale. Ils ont toujours été là pour me motiver et croire en moi, ce qui est essentiel. Les parents jouent souvent un rôle déterminant dans l’orientation de leurs enfants, et j’ai eu la chance d’avoir les miens qui m’ont soutenu dans mes choix, même quand il s’agissait de prendre des chemins moins conventionnels.
Quant à la question de l’âge pour les études, je suis convaincu qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre et se former. La vie est un apprentissage constant, et reprendre ses études ou se lancer dans une nouvelle formation peut se faire à tout moment. C’est une perspective qui m’est très chère. En fait, même après avoir intégré l’univers professionnel de la voile, j’ai continué à me former. Par exemple, en 2020, alors que j’avais déjà été recruté par une écurie de course au large, j’ai décidé de suivre une formation de Community Manager. Cette formation m’a permis de développer de nouvelles compétences, complémentaires à ma carrière de navigateur, tout en continuant de vivre ma passion pour la mer.
Comment arrives-tu à parler de ton métier et des métiers autour de ta passion auprès des jeunes ?
Keni : Quand je parle de mon métier aux jeunes, je commence toujours par l’angle de la passion. Il y a quelques années, je voyais toutes les barrières qui pouvaient exister, surtout celles liées à l’accès au monde du nautisme. Mon message principal, c’est d’essayer de suivre sa voix intérieure. Je sais que cela peut sembler plus facile à dire qu’à faire, mais si je prends mon exemple, c’est exactement comme ça que les choses se sont passées pour moi. Je me suis toujours demandé ce qui serait bon pour moi, et ensuite, comment je pouvais y arriver.
L’important, c’est d’activer les ressources autour de soi.
Aujourd’hui, avec des organisations comme Walt, on a la chance de pouvoir mutualiser les moyens pour parler de l’alternance et des différents métiers.
Aujourd’hui, les jeunes ont la possibilité de se mettre en relation facilement avec les acteurs du secteur pour faire les bonnes rencontres. C’est souvent par des rencontres que les opportunités se présentent. Pour moi, se demander “qu’est-ce qui est bon pour moi ?” à un âge où l’orientation est clé pour l’avenir est très important, même si on peut toujours se réorienter plus tard. Identifier les ressources et les acteurs avec qui on peut se mettre en contact pour faciliter et accélérer la mise en relation est crucial.
Nos solutions orientation chez Walt : Walt Community et le Routard
La plateforme Walt Community permet aux jeunes de s’orienter en demandant à être rappelés par un conseiller en formation, de découvrir des métiers, de lire des témoignages et de consulter des fiches métiers.
Pour les entreprises ou écoles intéressées, il est possible de créer un espace dédié sur notre plateforme pour publier des offres d’emploi en alternance, un service qui se distingue par sa spécialisation.
Les jeunes, de leur côté, bénéficient d’un accès à un riche répertoire d’informations sur les orientations possibles, les métiers via des fiches détaillées et la possibilité d’être conseillés par des professionnels.
Le guide du Routard de l’Alternance, mis à jour annuellement, est une ressource précieuse divisée en deux parties :
- conseils sur l’alternance,
- et une liste exhaustive des écoles proposant cette formule, y compris désormais les lycées professionnels.
Un outil essentiel pour les jeunes en quête d’orientation et pour les établissements désireux de se faire connaître.
Dans notre série de webinaires Walt’Up, nous explorons diverses thématiques clés autour des freins périphériques de l’alternance en lien avec le projet social 2024-2026 de l’association Walt qui s’engage pour une alternance durable.
Vous avez raté notre dernier webinaire sur le mentorat ?
Le mentorat :
- permet la sécurisation des parcours,
- leve les freins à l’intégration,
- et réduit les taux de rupture en alternance.
Pourquoi et comment mettre en place le mentorat entre pairs dans son CFA ?
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